lundi 27 novembre 2023

RENAISSANCE - La renaissance Italienne.

Au quinzième siècle, alors que la France et l'Angleterre sous ravagés par la guerre de cent ans, l'Italie prospère... Une nouvelle idéologie émerge, gagnant bientôt toute l'Europe.


Les villes italiennes, comme Florence fonctionnent comme des cités-états. 

Ce sont les bourgeois qui ont fait leur richesse grâce au commerce, qui dirigent ces villes. 

Ils s'intéressent à l'histoire, les savoirs de l'antiquité et développe la pensée humaniste.

Ils oeuvrent pour le développement, le prestige et l'ouverture culturelle. Ils financent les artistes reconnus, mais aussi les scientifiques et chercheurs. Ce sont des mécènes.



Leur concurrence favorise l’émulation et les idées nouvelles touchent les arts visuels.


LES INNOVATIONS ET DATES À RETENIR :

1409 : les peintres italiens Masaccio, Donatello, Brunelleschi expérimente de nouveaux procédés de représentation de l'espace.

1435 : Leon Battista Alberti publie le traité "De pictura" dans lequel il formalise les règles de la perspectives mise au point par Brunelleschi.

1436 : Brunelleschi achève la construction du dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence, et rompt définitivement avec l'architecture gothique.

1450 : Guthenberg met au point l'imprimerie à caractères mobiles, qui permettra la diffusion des savoirs aussi bien scientifiques que théologiques

1486 : Première édition imprimée de De re ædificatoria (l'art d'édifier) par L. B. Alberti et l'imprimeur italien Lorenzo

1486 : La naissance de Vénus, S. Boticelli

1503 : Portrait de Mona Lisa del Giocondo, L. de Vinci

1510 : L'école d'Athènes, Raphaël

1512 : La création d'Adam, fresque de la voûte de la Chapelle Sixtine, Michel-Ange


1. Le sujet :
Comme les érudits qui étudient les textes anciens, les peintres s'inspirent de la myhtologie. 
Ils observent également les statue grecs pour représenter leurs personnages.

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Gaia (la déesse de la terre) et Ouranos (le dieu du ciel) ont plusieurs enfants. 
Mais Ouranos refuse qu’ils voient la lumière et il les cache au sein de la Terre.
Gaia décide de se venger et fabrique une faux qu’elle donne à Chronos, le seul fils qui a décidé de se rebeller. Un soir où Ouranos veut s’unir à Gaia, Chronos attend dans un coin et coupe les parties génitales de son père qu’il jette dans l’eau. De l’écume nait Vénus.

Vénus est le premier personnage qu’on regarde. Elle est au centre du tableau et les autres figures l’encadrent. A gauche nous voyons un couple. Il s’agit de Zéphyr et de Chloris. Ils sont enlacés, un signe évident d’amour. Le dieu du vent souffle pour que Vénus atteigne la terre. Sur la terre, une femme attend la déesse pour la revêtir d’un manteau. Il s’agit d’une des Heures, surement celle du printemps.


2. Le décor : 
Lorsqu'il prépare les plan de la coupole de Santa Maria del Fiore à Florence, Filippo Brunelleschi met au point la perspective. Léon Battista Alberti écrit ces principes dans son traité : "De Pictura".
Petit à petit, les peintres maitrisent la technique, et représentent des décor en 3 dimensions.
Retrouver en vidéo une petite histoire de la perspective

Sur ces œuvres, on peut retrouver le point de fuite, en prolongeant les fuyantes (lignes de profondeur) :

La cène, Léonard de Vinci, 1495-1498


L'école d'Athènes, Raphaël, 1509-1510

L’école d’Athènes met en scène les philosophes de l’antiquité entourés de leurs disciples. 
Au centre du tableau se trouvent Platon (index tendu vers le plafond) et Aristote. 
À leur gauche Socrate instruit un groupe de jeunes athéniens. À l’extrême gauche du tableau Épicure est plongé dans la lecture d’un livre en s’appuyant sur une colonne.Au premier plan sur la gauche Pythagore écrit ses théorèmes. Le personnage accoudé au premier plan central représente certainement Michel-Ange. On ignore si celui-ci a été intégré à la composition à la demande du pape ou si Raphaël a souhaité rendre hommage à son rival qui travaillait à ce moment là sur le plafond de la chapelle Sixtine.
Le personnage avachi sur les marches représente Diogène, fondateur de l’école cynique, méprisant les conventions et les apparences. Le groupe à droite entoure Euclide qui fait une démonstration sur une ardoise à l’aide d’un compas. Derrière lui, les astronomes Zoroastre et Ptolémée tiennent les sphères céleste et terrestre. Tout à fait à droite, le jeune homme qui regarde le spectateur n’est autre que Raphaël qui s’est placé lui-même au milieu des personnages.

Dans les paysages imaginaires (ils sont peints dans l'atelier d'après l'imagination du peintre) on applique également le principe de perspective atmosphérique (ou perspective aérienne) mise au point par L. de Vinci


3. Le corps :
À la renaissance, l'homme est au centre des préoccupations. Il cherche à devenir meilleur, il cherche son idéal. Les héros de la mythologie grecs sont des modèles de vertue et de courage, ils sont largement représentés à la renaissance avec des visages angéliques et des proportions idéales. 

L’homme de Vitruve, Léonard de Vinci, vers 1492.
La longueur des bras étendus d’un homme est égale à sa hauteur.

La taille d’un homme est égale à cinq fois la mesure du coude au bout de ses doigts. 

La posture des jambes tendues s'inscrit dans un cerle avec le nombril pour centre.

L'envergure des bras dessine un carrée ayant pour mesure la hauteur du corps.











Les peintres rentrent dans le détails (nez, traits du visage, chevelure, couleurs de la peau, volume des muscles) on parle même de modelé, lorsque la musculature, traitée en dégradé devient sculpurale.


4. Le mouvement : 
Poussant encore plus loin la recherche de réalisme et la théâtralité, les peintres cherchent à traduire le mouvement. 


En 1504, suite à des dégradations liées à la construction de la basilique Saint-Pierre et de la tour Borgia, le pape Jules II charge Michel-Ange de refaire la décoration du plafond de la chapelle Sixtine. Les murs latéraux de la chapelle sont déjà décorés de scènes bibliques par des grands artistes de la Renaissance (notamment Le Pérugin et Botticelli).
En 1508, l’artiste signe le contrat qui prévoit la réalisation de fresques représentants les douze apôtres dans les pendentifs et des motifs ornementaux dans les parties restantes.
Michel-Ange demande la réalisation supplémentaire de fresques des neuf histoires centrales représentants les épisodes de la genèse dont la célèbre Création d’Adam. 
Les personnages ne sont pas figés, ils sont en pleine extension, la contraction des muscles,  est traduite avec précision, le mouvement se lit également dans la barbe, le drapé ou les angelots derrière dieu. Le détail des mains focalise l'attention et crée un effet d'instantané, comme si l'on assistait à la scène en direct.

En quelques mots, l'histoire de Michel-ange et la chapelle Sixtine...
Le film MICHEL-ANGE d'Andreï Konchalovsky (disponible sur OCS) raconte également la passion de l'artiste : Voir la bande-annonce


Pour aller plus loin, vous pouvez réaliser les travaux pratiques sur la renaissance italienne et l'invention de la perspective.
> TP 1 : Une nouvelle ère