lundi 25 mars 2024

Le surréalisme

Repères chronologiques :

1914-1918 : première guerre mondiale
1916 : Naissance de DADA (Zurich, Suisse)
1919 : Création de l'école du Bauhaus à Weimar (Allemagne)
1922 : Fin annoncée de DADA
1924 : Premier mannifeste du Surréalisme (A. Breton)
1928 : Le Surréalisme en peinture (traité de A. Breton)
1929 : Crac Boursier
1933 : Arrivée d'Hitler à la tête du Reichstag
1936 : Guerre civile en Espagne
1939 : Seconde guerre mondiale

Contexte : 

Suite aux inquiétudes nombreuses, l’humeur se veux d’abord optimiste, privilégiant le plaisir et la consommation. Ceux sont les années folles, mais elles ne durent qu’un temps.

Le crac boursier de 1929 plonge l’Europe dans une crise économique sans précédent et la rivalité entre les nations atteint son paroxysme.

La décennie voit également le retour des nationalistes, ainsi qu’un développement sans précédent des idéologies totalitaires, qu’elles soient de droite (fascisme, nazisme) ou de gauche (communisme, puis plus précisément stalinisme).

Hitler parvient à obtenir les pleins pouvoirs du Reichstag en 1933. Il impose progressivement sa dictature à l’Allemagne (Gleichschaltung). Il engage le pays dans une politique délibérément raciste et antisémite, et procède à un réarmement massif.

Des conflits d’envergure mondiale, mettant aux prises de grandes puissances, annoncent le pire...

Enfin, l’époque est marquée par le developpement sans précedent de la communication et l’idéologie, qui sernent la propagande des dictatures émergentes d'Europe.
Simultanément, les théories établies par le docteur Freud au début du siècle se répendent auprès des praticiens comme du grand public et la "psychanalyse" connait ses pratiques les plus novatrices.

Le suréalisme : 



Le surréalisme apparait dans les années 20, comme une suite du mouvement Dada qui s’éssouffle alors. Mené par André Breton, il cherche à explorer le fonctionnement de la «pensée réelle» et l’expression du subconscient. Il publie le mannifeste du surréalisme en 1924. 

Le mouvement s’exprime essentiellement dans le littérature et la poésie, par des moyens tels que :
- L’écriture automatique
- Le cadavre exquis (les exemples des élèves ici)
- Le rêve éveillé.
Les principaux auteurs sont André Breton, Phillipe Soupault, Paul Eluard, Robert Desnos ou Max Morise.

Le mouvement s’étend rapidement aux arts plastiques (peinture, photographie, sculpture, installation, cinéma...). Les peintres tels que Max Ernst, René Magritte, Salvador Dali, Joan Miro, ou encore Man Ray et Marcel Duchamp, tentent de traduire l’esthétique du subconscient et le monde des rèves, en incluant dans leurs oeuvres des créatures fantasmagoriques, paysages oniriques et autres énigmes, qu’ils traduisent avec un réalisme troublant.

Quelques œuvres :


Max Ernst (1891-1976) Il étudie la philosophie et l’histoire de l’art à l’université de Bonn de 1909 à 1912. Après sa mobilisation durant la Première Guerre mondiale, il crée avec Arp et Baargeld une section Dada à Cologne.
Ses premiers collages composés en 1919 jouent sur la multiplicité des sens, l’ambiguïté et la contradiction, pour échapper à toute logique. Ces travaux sont présentés à Paris en 1921 lors d’une exposition organisée par André Breton, posant ainsi les bases esthétiques du futur groupe surréaliste.

Dans le cadre des recherches de ce jeune mouvement, Max Ernst invente de nouvelles techniques picturales comme le frottage en 1925 : grâce à ce procédé qui relève du hasard, il instaure une distance face à l’œuvre qui le conduit à se situer "au-delà de la peinture".


La roue de la lumière, M. Ernst, 1926

René Magritte (1898-1967) :
La trahison des images, R. Magritte, 1929.
Après des études à l’Académie des Beaux-arts de Bruxelles de 1916 à 1918, il est employé comme dessinateur dans une usine de papier peint, et parallèlement à ce travail, peint des toiles abstraites.

 
L'empire des lumières, R. Magritte, 1954

En 1925, il commence à représenter des objets quotidiens comme des chaussures, des clés … qu'il met en scène dans des situations invraisemblables, basées sur les contraires ou sur des jeux de mots.
En 1926, en compagnie des poètes Marcel Lecomte, Camille Goemans et E.L.T. Mesens, il fonde le groupe surréaliste belge, avant de rejoindre pour trois ans, à Paris, le groupe d’André Breton.
De retour à Bruxelles en 1931, tout en étant devenu le chef de file du Surréalisme en Belgique, Magritte ouvre un atelier de création publicitaire, activité qui n’est pas sans lien avec le style de sa peinture.

Ces représentations sont à la fois naïve, étranges ou énigmatiques au point parfois de mettre le spectateur mal-à-l'aise.





Rêve causé par le vol..., S. Dali, 1944
Salvador Dali (1904-1989) Originaire de Catalogne, ilentre en 1921 à l’École des Beaux-arts de Madrid, d’où il est renvoyé en 1926 pour indiscipline. De cette formation, il conserve malgré tout l’amour de la grande peinture, ainsi qu'une parfaite maitrise technique, ancrée dans la pure tradition de la peinture de la Renaissance Italienne et du trompe l’oeil.
Il fréquente les milieux anarchistes et se lie d’une profonde amitié avec le poète Federico Garcia Lorca, qui écrit l’Ode à Salvador Dali, et avec Luis Buñuel alors étudiant. C'est un personnage extravagant, connu aussi bien pour ses œuvres que ses provocations multiples.

Dans ce tableau il retranscrit un rêve raconté par sa femme Gala. On remarque à l'arrière plan, une grenade, d'où jaillit un poisson, qui crache 2 tigres, l'un pointant un fusils vers la femme...

Pour aller plus loin : Le musée Dali propose une immersion à l'intérieur d'un tableau. Cette vidéo en 3D peut même être visionnée avec un casque de réalité virtuelle.



Joannes Miro (1893-1983) est un peintre, sculpteur et céramiste Espagnol.
Il explore le subconscient à travers un graphisme enfantin.
Il se sent à l'aise avec l'humour décalé et le goût de l'imaginaire des surréaliste.







Man Ray (1890-1976) débute sa carrière à New york ouù il fréquente la galerie 291 du photographe Stieglietz, et ou il fait la rencontre du jeune dadaïste Marcel Duchamp. Il expérimente diverses techniques plastiques, réalise photos, dessin et volume. En 1919, il s'installe à Paris et poursuit ses expérimentation dans les techniques photographiques. Entre autres collaborations, il participe à toutes les expositions surréalistes de 1925 à 1959.

Dans ses mémoires, Man Ray raconte qu’Alice Prin, dite Kiki de Montparnasse, refusait de poser pour lui, parce que, disait-elle, "un photographe n’enregistrait que la réalité". Relatant sa réponse à Kiki, il poursuit : "Pas moi… je photographiais comme je peignais, transformant le sujet comme le ferait un peintre. Comme lui, j’idéalisais ou déformais mon sujet". Le Violon d’Ingres illustre particulièrement ces propos évoquant une photographie à mi-chemin entre la peinture et la reproduction mécanique.

Le corps de Kiki vu de dos ainsi que la position de sa tête, coiffée d’un turban oriental, rappellent les baigneuses d'Ingres, notamment le personnage situé au premier plan du Bain turc, référence suggérée à Man Ray par la perfection du corps de la jeune femme qui, dit-il, "aurait inspiré n’importe quel peintre académique".

Grâce aux deux ouïes dessinées à la mine de plomb et à l’encre de Chine sur l’épreuve, le corps est ici métamorphosé en violon.

Si Man Ray joue avec l’expression populaire "avoir un violon d’Ingres", c’est-à-dire un hobbie, qui rappelle qu’Ingres était un fervent violoniste, il entend aussi révéler l’érotisme de la jeune femme et sa propre passion : elle est son violon d’Ingres.



Loup-Table, V. Brauner, 1939
Victor Brauner est un peintre d'origine roumaine, proche des avants-gardes, il s'intéresse d'abord au mouvement Dada.
En 1930, il s’installe définitivement en France, où il rejoint son compatriote Constantin Brancusi, grâce auquel il rencontre les Surréalistes.

"Loup-table est un être hybride imaginé par Victor Brauner en 1939, d’abord sous forme de peinture. Il apparaît en effet dans deux tableaux, Fascination et Espace psychologique, tandis que l’objet en trois dimensions est réalisé pour l’Exposition internationale du Surréalisme de Paris, 1947, sans doute à la demande d’André Breton."


à voir aussi : un projet d'illustrations surréalistes.