Les plus anciens manuscrits phéniciens et grecs étaient rédigés sans blanc entre les mots et sans ponctuation. C’est le « Scriptio Continua ». Il était donc très difficile de déchiffrer un texte sans une grande connaissance de la langue.
Aussi, le sens de lecture n’était pas forcément défini. Certains textes étaient écrits en boustrophédon. C’est un système qui change de sens de lecture ligne après ligne (de gauche à droite, puis de droite à gauche) à la manière d’un bœuf marquant les sillons dans un champ. D’ailleurs, le terme vient du Grec ancien « bous » (bœuf) et « strophé » (action de tourner).
Pour faciliter la lecture et la transmission des textes à l’écrit, des grammairiens comme Aristophane de Byzance (IIIe siècle av. J.-C.) commencent à établir des règles de ponctuation au sein de la bibliothèque d’Alexandrie. Ces signes séparent les mots entre eux et permettent de lire à haute voix pour respecter la « musique » de la langue. Par exemple, le point médian est l’ancêtre de l’espace entre les mots.
Par la suite, les règles de ponctuation et de composition de textes apparaissent au fil des siècles en fonction des besoins et des techniques graphiques. C’est ce que nous verrons principalement d’ici à la fin de l’année, maintenant que nous connaissons l’origine des caractères que nous utilisons.
Exercice : réécrire le texte ci-dessous en majuscules, sans blanc entre les mots et en boustrophédon, puis avec des points médians. Tenter de lire le nouveau texte à haute voix.
Nous sommes en 50 avant Jésus Christ. Toute la Gaulle est occupée par les Romains. Toute ? Non ! Un village peuplé d’irréductibles gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petitbonum.
Sources : Manuel de typographie française élémentaire, de Yves Perrousseaux (Atelier Perrousseaux, 2000), Wikipédia, Typographie & civilisation (www.typographie.org)