lundi 14 mai 2018

XVIIIe, le siècle des lumières...

Introduction en video

Repères chronologiques : 





1715 : Mort de Louis XIV après plus de 72 ans de règne, il cède la place à son arrière petit fils, Louis XV, qui n'à alors que 5 ans.

1715-1723 : Le Duc d'Orléans assure la régence.

1723 : Louis XV, atteint sa majorité à 13 ans et prend les pleins pouvoirs.

1725 : Le Roi épouse Marie Leszczynska, ils auront 10 enfants jusqu'en 1737, dont survivront 6 filles et 1 garçon.

1745 : Le roi choisit la marquise de Pompadour comme "favorite" parmi ses nombreuses maitresses, il l'installe à Versailles ou il lui fait construire le petit Trianon.

1768 : La comtesse du Barry lui succède

1774 : Mort de Louis XV, son petit fils Louis XVI monte sur le trône à 20 ans

1776 : Louis XVI est le premier roi à reconnaitre l'indépendance des Etats Unis d'Amériques.

1789 : Les états généraux, point de départ de la révolution, font entrer la France dans une toute nouvelle histoire.

Suite à l'austérité qui a marqué la fin du règne de Louis XIV, les mœurs se relâchent. L'aristocratie organise des fêtes galantes, s'affaire à des sujets frivoles et pratique le libertinage. Mais cette insouciance ne touche qu'une partie de la population.


Le siècle des lumières :


Le XVIIIe est également caractérisé par un grand développement intellectuel et culturel en Europe et aux États-Unis. Il est à l'origine d'un grand nombre de découvertes, inventions et aussi des révolutions.
C'est le siècle des philosophes (Montesquieu, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Denis Diderot, d'Alembert), qui se concentrent tous sur un même sujet : la remise en question des structures politiques et des systèmes de valeurs traditionnelles (religion, monarchie absolue, éducation, sciences, etc.).
C'est en ce sens que Diderot et D'Alembert rédigent la première encyclopédie. Résultats de 21 ans de travail, elle rassemble 17 volumes de textes et 11 volumes de planches publiés entre 1751 et 1772.
L'objectif est de mettre l'ensemble des savoirs à la portée de tous (y compris ceux qui ne savent pas lire)
Les réflexions portées par les philosophes du XVIIIe siècle, notamment sur le dogmatisme, sur l'asservissement et les inégalité du système monarchique conduiront peu à peu à la révolution...

Pour en savoir plus, un documentaire réalisé pour Arte, sur la diffusion des savoirs au XVIIIe

La nature morte
La peinture galante
La relecture antique

La nature morte :

Bien que le sujet existe depuis l'antiquité, la nature morte s'est largement développée au XVIIe siècle.
Elle est utilisée pour représenter la morale catholique. Les objets sont des vanités, qui rappelle à l'homme que sont passage sur terre ne dure qu'un temps.
P. de Champaigne, Vanité, 1649

Lubin Baugin, Nature morte à l'échiquier, les 5 sens, 1631
Au XVIIIe, le peintre Jean Siméon Chardin (1699-1779) choisit des représentation plus légères :
J-S Chardin, Raisins et Grenade, 1763

J-S. Chardin, Nature morte, fleurs dans un vase (vers 1760-1763)

Objets, bouquet, fruits dans lesquels les touches sont plus apparentes, traduisant la matière vaporeuse des choses. En poursuite de ses recherches ils utilisent le pastel, qui, par sa nature accentue l'effet aérien de ses oeuvres.




La peinture galante :

Les fêtes galantes sont organisées par l'aristocratie, la journée, en plein air dans le but de se divertir et jouir pleinement des plaisirs de la vie...
On y pratique des jeux de groupes, on assiste a des spectacles tout en dégustants des mets très raffiné.

A. Watteau, Le pèlerinage à L'Isle de Cythère, 1717
Antoine Watteau (1664-1721) est le premier peintre de ce registre. Il cherche le sujet et la technique idéal pour sa candidature à l'académie royale de peinture. Il y parvient.
En 1717, il présente une œuvre à la fois mystérieuse et mélancolique : le Pèlerinage à l'Isle de Cithère. C'est à partir de cette date que l'académie créera un genre nouveau : "La fête galante"
A. Watteau, Pierrot, 1718

Ce registre est caractérisé par la fantaisie et le soin apporté à la mise en scène.

F. Boucher, La toilette de Vénus, 1751

François Boucher (1703-1770) s'intéresse particulièrement au registre féminin. D'abord par les thèmes mythologiques puis en devenant peintre d'histoire à l'académie royale et portraitiste officiel de la cour.
F. Boucher, Portrait de la Marquise de Pompadour, 1756


J-H Fragonard, L'Escarpolette, 1766
Jean-honnoré Fragonnard (1732-1806) formé à l'école royale, il développe avec excellence le registre de la fête galante et d'autres scènes de genre dans lesquelles il introduit le sentiment amoureux.
Les compositions sont dynamiques, basées sur les diagonales ou les tiers de l'image. Il utilise le clair obscur pour faire resortir la végétation luxuriante ou encore la qualité préciseuse des étoffes.

J-H Fragonard, Le baiser volé, 1767

La légèreté des sujets, comme de la touche picturale, le choix des teintes pastelles et l'ornemantation rocailleuse que l'on trouve également dans le mobilier et l'architecture donneront au style de cette époque le nom de Rocaille ou Rococo.



Une relecture antique :

Dans leur quête de connaissance les érudits du XVIIIe siècle s'affairent sur les sites antiques.


Les fouilles de Herculanum (1738) et Pompéï (1748) sont mises à jour.

Elles apportent un goût nouveau pour l'antiquité, qui se traduira quelques décennies plus tard dans le mobilier puis dans la peinture.

La grande bourgeoisie fait notamment appelle à Jacques Louis David (1748-1825) pour des portraits mis en scène dans des décors greco-romains. La composition redevient plus stable, la touche pus fine et le tracé précis. Ce style néo-classique inaugurera l'entrée dans le XIXe siècle et son Empire Napoléonien.

J-L David, Portrait de Madame Raymond de Verninac, 1798