Il y a quelques heures déjà…
Quatre carrés blancs, quelques lignes noires, sensibles, qui se déploient, s’enroulent, s’emmêlent. Deux jeunes filles sont assises là, sur un banc, le regard baissé, de longs cheveux cachent leurs visages.
Dès les premières vibrations, le spectacle commence. Les cheveux s’agitent au son de la musique électronique, ils se déploient, s’enroulent, s’emmêlent : la lecture est immédiate. Les mouvements sont entrainants et le rythme idéal. Bientôt les deux corps déambulent dans la pièce, ils nous rapprochent des oeuvres et nous engagent dans une narration inédite, à l’intérieur du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain.
D’autres corps, d’autres silhouettes s’extraient de leurs lumières colorées pour nous accompagner.
Nous nous promenons maintenant dans une forêt mélancolique, aux feuilles de papiers désenchantés.
Plus haut, nous arrivons dans un espace dédié, ou nous assistons, sous les yeux de Niki, à la naissance du sentiment. Amour eux ? Amour toujours ? Escapade rafraichissante…
Pas tant que de piquer une tête dans le bleu profond de notre artiste roi. C’est un nouveau protagoniste qui plonge, s’engouffre et se meut, tel une substance molle à l’intérieur de la toile.
Nous repartons, plus haut, deux silhouettes nous attendent déjà.
Une question : « que faire en un lieu à moins que l’on y songe ? »
Le mur tombe, laisse place à un écran d’argent, support ou surface, perforé de son appel à la liberté.
Le final déjà. Un hip-opéra qui nous laisse en émoi.
Une bonne heure s’est écoulée, tout était rassemblé :
danse, musique et écrans ;
ballade en skate ;
interminable galoche ;
graffiti, hip-hop et break dance ;
mais surtout l’audace de la jeunesse qui a su s’approprié de manière exceptionnelle l’espace du musée, ses contenus, propres comme figurés.
Derniers moments qui s'écoulent, dans un verre, sur les toits musée. Le temps de sonder les intéressés. Tout ou partie, ils ont aimé ! Ils ont souvent été étonnés, parfois amusés.
Satisfaction d’entendre de la bouche d’une élève, habituellement des plus discrète :
« Ah moi, Madame, j’ai adoré ! »
…Il y a quelques heures déjà et je n’ai plus que le souvenir d’avoir été là, avec vous, au bon moment et au bon endroit.