vendredi 29 septembre 2017

L'affiche au XIXème siècle.

Si le concept de publicité par crieur, puis par affichage existe dès le Moyen-âge, ce n'est qu'au milieu du XIXeme que l'affiche prend un essort considréable.


Repères chronologiques :
1789 : La Révolution : Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, Liberté de la presse.
1824 : Loi instituant la protection du nom commercial.
1832 : Fondation par Charles Havas du « Bureau Havas », première agence d’information internationale.
1836 : La Presse et ouvre ses colonnes à l’annonce commerciale.

A partir de 1840, développement du livre illustré grâce à la lithographie et apparition des affiches d’intérieur dites « de librairie ».

1842 : Apparition à Paris des colonnes Rambuteau.
1853 : Travaux de rénovation de la capitale
1865 : Les annonces représentent en moyenne 1/3 de l’espace des journaux.
1867 : Première affiche commerciale de Jules Chéret pour la pommade des châtelaines.
1880 : Suchard ajoute des images (chromos) à ses tablettes de chocolat.
1884 : La ville de Paris met en vente le droit d’affichage sur les murs pignons lui appartenant, soit une surface de 14.703 m².
1891: Toulouse-Lautrec dessine sa première affiche pour le Moulin Rouge.

A la fin du siècle : la répartition des dépenses publicitaires est la suivante : 
> 40 % à la presse, 
> 20 % aux catalogues et prospectus,
> 25 % l’affiche
> 15 % autres (calendriers, cadeaux concours etc.).


Déclencheurs :
3 facteurs principaux ont permis le développement de l'affiche.

> Facteur économique : l'ère industrielle engendre une très importante production, suivi d'une importante consommation. Les premiers grands magasins apparaissent. L’industrie naissante, le cirque, les cafés-concerts, les journaux et les chemins de fer vont utiliser l’affiche pour soutenir leur développement.

> Facteur géographique : L'exode urbain a rassembler les populations dans les villes. Paris est en pleine rénovation. Les travaux engendre des espaces vierges disponibles pour l'affichage. Le plan d'urbanisation prévoit du mobilier urbain spécialement dédié à l'affichage publicitaire.

> Facteur technique : Les recherches conjointe de J. Rouchon (fabricant de papier) et G. Engelmann (imprimeur) permettent la mise au point d'un procédé d'impression en couleur : La Chromolithographie. on peut alors édité des images en série : affiches, cartes, catalogues...



Quelques affichistes : 




Alfred Choubrac :
Artiste peintre né en 1853 et mort en 1902 à Paris. Associé à son Frère Léon, ils sont parmi les premiers affichistes parisiens. Ils créent les Ateliers Choubrac, puis se spécialisent dans l’affiche de spectacle.

Jules Chéret : 
Né à Paris en 1836, il fait plusieurs voyages à Londres où il acquiert une bonne maitrise de la chromo-lithographie.
A son retour à Paris en 1866, il fonde sa propre imprimerie. Qu'il cèdera à Chaix en 1881.
Il crée d'abord des affiches pour les cabarets et théâtres parisien. Il travail également pour les produits de l'industrie nouvelle (apéritifs, pneus, parfums, savons...)

Au premier plan on trouve généralement un personnage féminin, meneuse de revue ou autres que l'on appellera par la suite des "chérettes".
Leur légèreté, leur frivolité rappelle le style de Watteau ou Fragonnard.
Le tracé est synthétique, la ligne fine et anguleuse.
Les couleurs sont travaillées en dégradés afin de créer un effet de perspective atmosphérique. Rehaussées d'un contraste de complémentaires pour faire ressortir le premier blanc.
La composition des textes est équilibrées. Ils sont souvent placés dans les coins, afin de créer une diagonale et favoriser la lecture en Z.

En 1898, Jules Chéret quitte Paris pour s'installer à Nice. Il concours au style Belle-époque. Il peint la salle des fêtes de la préfecture en 1906 sur le thème du carnaval.
Il devient aveugle à partir de 1925 et meurt en 1932.

Henri de Toulouse Lautrec :
Né à Albi en 1864. Atteint dès l'enfance par une maladie qui l'empêche de grandir, il se réfugie dans la peinture.
Il s'installe à Paris ou il se rapproche des impressionnistes, puis trouve dans la vie montmartroise, un univers singulier qui tolère sont handicap.
A partir de 1891, il succède à Jules Chéret pour la création des affiches du Moulin Rouge.
La ligne graphique est d'abord similaire, mais les zones de couleurs sont bien plus intense.



Il créer des aplats sombres par alignement de silhouettes (foule) desquels se détaches les courbes féminines en réserve de blanc (jupon). Il emploie de fort contraste dans la plupart de ses compositions faisant ainsi ressortir le fond sur la forme et inversement.
Petit à petit la ligne devient plus épaisse, plus sinueuse, y compris dans les textes qui semblent accompagner le mouvement lancinant des danseuses.
Il entre au sanatorium de Malromé en 1901 pour soigner son alcoolisme et sa syphillis, et meurt peu de temps après.
A 37 ans il laisse derrière lui 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographie (dont les affiches) et près de 5000 dessins.


Leonetto Cappiello :
Né à Livourne en 1875, il arrive à Paris en 1898, ou il travaille d'abord la caricature. À partir de 1899, il créer des affiches pour l’imprimeur-éditeur P. Vercasson.
Il quitte la France durant la première guerre mondiale, pour rejoindre l'Italie.
Après l’armistice de 1918 il rejoint l’éditeur Devambez avec lequel il travaillera jusqu’en 1936.
Il est promu officier puis commandeur de la Légion d’Honneur, en 1928
En 1930, il prend la nationalité française.
Il finira sa vie à Grasse et meurt à Cannes en 1941.





Ses affiches sont largement inspirées de son travail de caricaturiste et mettent en avant les personnages sur des fonds en aplats colorés. Assez vite il développe une série de figures et bestiaire fantastiques, caractéristiques de son œuvre. Son univers féérique, inspiré du cirque, fait rêver le consommateur.